Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme trouve particulièrement « troublant » que tant de personnes soient détenues, accusées ou inculpées pour incitation à la haine ou en vertu de la législation antiterroriste.
« Le droit pénal ne doit jamais être utilisé pour limiter indûment les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association », a déclaré Türk.
« Tous les décès survenus dans le cadre de manifestations doivent faire l’objet d’une enquête et les responsables doivent rendre compte de leurs actes, conformément aux normes relatives aux procédures régulières et aux procès équitables », a-t-il ajouté.
Selon les déclarations officielles, plus de 2.400 personnes ont été arrêtées depuis le 29 juillet. Ce chiffre comprend la détention arbitraire de manifestants, de défenseurs des droits de l’Homme, d’adolescents, de personnes handicapées, de membres de l’opposition ou de personnes perçues comme ayant des liens avec eux, ainsi que de personnes ayant servi d’observateurs électoraux accrédités par les partis d’opposition dans les bureaux de vote.
- Des listes de personnes recherchées circulent sur les médias sociaux
Dans la plupart des cas documentés par le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies, les détenus n’ont pas été autorisés à désigner l’avocat de leur choix ou à entrer en contact avec leur famille. Certains de ces cas s’apparentent à des disparitions forcées, selon le communiqué.
Türk appelle donc à la libération immédiate de toutes les personnes détenues arbitrairement et à la garantie d’un procès équitable pour tous les détenus.
« L’usage disproportionné de la force par les forces de l’ordre et les attaques contre les manifestants par des individus armés soutenant le gouvernement, dont certaines ont fait des morts, ne doivent pas se répéter », a-t-il dit.
Des actes de violence contre des fonctionnaires et des bâtiments publics ont également été signalés par certains manifestants. La violence n’est jamais une solution, a souligné le Haut-Commissaire.
Des listes de personnes recherchées pour avoir prétendument encouragé la violence circuleraient sur les médias sociaux, y compris des membres de l’opposition et des journalistes. Les autorités appellent également à déposer des plaintes contre les personnes impliquées dans des actes criminels présumés, y compris dans des activités légitimes, telles que la participation aux affaires publiques, la manifestation pacifique ou l’exercice du droit à la liberté d’expression, lit-on de même source.